Oliver Trail - A chacun son Everest !

Maratrail de Lans en Vercors - 46,5km - 3 juin 2012

 

 

Partis la veille de la maison pour passer la nuit chez mes beaux-parents à St Nizier du Moucherotte,  je me lève à 6h00 (malgré que je soit à moitié réveillé depuis 5h00, l’excitation sans doute). Une petite douche, mon petit Gatosport accompagné d’un café puis je pars pour Lans en Vercors accompagné de Stéphanie, ma p’tite femme.

 

Il est 7h00 quand je me présente prêt de l’arche de départ. Je scrute les concurrents déjà présent à la recherche de Guy, un ami de facebook que je vais enfin rencontrer en chair et en os… Je l’aperçois sortant de son hôtel accompagné de sa femme. A peine le temps pour une poignée de main, quelques photos et quelques mots échangés que nous sommes invités à rejoindre la zone de départ. Contrôle du matériel… Oups, pas de couverture de survie !!! Finalement, on me laisse passer, ouf. Je prends ma place sur la ligne de départ aux côtés de Guy. Le ciel est plutôt clément contrairement à mes attentes et la température avoisine les 15°C. Température idéale pour courir.

 

 

 

7h30, le départ est donné. Une semaine jour pour jour, je m’élancé pour les 40km du trail des Gorges de l’Ardèche. Est-ce bien sérieux ? Qu’importe, les jambes sont là, le but étant de finir et de manger du dénivelé pour préparer le Marathon du Mont-Blanc.

 

    

 

Je pars tranquille aux côtés de Guy, je n’ai aucune idée de ma place dans le peloton mais ce n’est pas grave. Les trois premiers kilomètres sont roulants… J’évolue sur l’ancienne voie de tram. Un bon début en guise d'échauffement. L’allure est bonne (11,5km/h), les jambes vont biens, tout baigne. Arrivé au km 3, les choses sérieuses commencent. Une traversée de route et nous voici dans l’pentu. Cette première « bosse » de 250m de dénivelé sur plus 3km est avalée à bon rythme et me mène au col de la Croix Peyrin à 1230m où le premier ravitaillement en eau est installé. C’est d’ailleurs le point stratégique où Stéph s’est postée avec l’appareil-photo J . 8,6km on était déjà parcouru en 50 minutes… Je suis étonné mais satisfait de ma vitesse moyenne avoisinant les 9 km/h compte-tenu de la montée précédente. Pas le temps de s’arrêter, ma poche à eau est pleine.  Des bénévoles m’encouragent. C’est donc partie pour le sommet de la Molière. Je prends un réel plaisir à parcourir  la crête de la Molière d’où les points de vues sont nombreux et tous aussi beau les uns que les autres.

 

     

 

Sur ma droite se dresse le Moucherotte qui semble m’appeler mais la route est encore longue. 17,6km parcourus en 2h08 lorsque j’arrive au premier ravitaillement solide situé à 1630m juste à côté de la table d’orientation à quelques mètres en contrebas du sommet de la Molière. Tous les voyants sont au vert. Je décide donc de ne pas m’attardé. Je remercie les bénévoles présents et repars en direction du plateau du Sornin. La reprise se déroule à plat permettant de conserver une bonne allure > 10 km/h. Puis je commence à redescendre.

 

 

 

 La pente est dans un premier temps relativement douce puis je pénètre en sous- bois. Me voici dans les fameux lapiazs qui me rappellent aussitôt l’Ultratrail du Vercors et toute la difficulté éprouvée lors de leur passage. Mais aujourd’hui, je suis en jambe et je n’ai pas fait la montée et la descente du Moucherotte juste avant !!! Malgré tout, les bâtons ont toute leur importance pour éviter pierres et rochers rendus très glissant à cause de l’humidité.

 

Juste avant le point d'eau du bassin sur le plateau du Sornin, la pente se fait plus rude. Je me laisse aller et dévale à vive allure. Au bassin, km 22,7, les bénévoles nous pointent et nous encouragent. Une gorgée d’eau fraiche puis je repars. Une centaine de mètre plus loin, je croise un coururent appuyé sur un morceau de bois en guise de canne qui semble bien mal en point. Il m’annonce qu’il semble souffrir d’une tendinite au genou. Je lui souhaite bon courage et reprend ma route. 

 

La descente qui suit est technique et certaines parties glissantes demandent toute mon attention.  Il s’agit du lit d’un ruisseau à sec, heureusement pour nous. La partie ardue passée, me voici sur une piste forestière bien plus roulante ou je rejoins un autre concurrent. Le fait de discuter un peu m’amène sans même m’en rendre compte à Engin km 26,5. A Engin, des jeunes tiennent un point d’eau. Ils sont aux petits soins pour nous, nous proposant même de remplir nos « citernes » mais pour moi, ma poche me paraît encore bien lourde et décide d’attendre le prochain ravitaillement à St Nizier. Un petit chemin de gravier entre les maisons, un escalier aux marches constituées de rondins de bois et me voici au km 27,3. La route traversée, me voici au barrage d’Engin. Sans crier garde, je prend un gros coup de moins bien et une envie de vomir. Ce n’est pas bon signe. Je décide de marcher un peu sur le petit bout de goudron qui me même au début de la monté du Pas du Curé. Km 28,1, une petite pancarte orange fluo dirigé droit dans la pente. Je me souviens l’année précédente, lorsque j’étais arrivé ici, il me semblait que c’était une plaisanterie tellement le chemin était raide et improbable. Mais rien de cela, c’est bien par là.

 

Je débute donc la montée du célèbre Pas du Curé. Ma nausée est toujours bien présente à tel point que l’inévitable arrive… Je vous passe les détails J

 

  

 

Ca devait sortir mais maintenant, tout semble rentré dans l’ordre. Je continu en marchant et en m’oxygénant au maximum avec la crainte que ça revienne… Cette partie du parcours est vraiment magnifique avec un sous-bois nous faisant penser  à un coin perdu au milieu de nulle part où la végétation est reine. J’arrive dans la partie la plus raide du Pas du Curé… Des marches taillées à même la pierre, des rambardes fixées dans la roche, la montée est sévère…La pluie semble commencer à tomber lorsque j’aperçois un panneau de randonnée jaune indiquant St Nizier à 35minutes (10 / 15 minutes à notre niveau) synonyme de ravitaillement et surtout de réconfort car mes deux petites femmes doivent m’y attendre avec impatience. Le moral et la forme revienne, j’accélère un peu l’allure. Je passe sous une falaise dans les gorges du Furon où un petit mot a été placé par l’organisation nous invitant à NE PAS PRENDRE DE PAUSE ICI. C’est d’ailleurs à cet endroit où l’on nous a dit lors du briefing de ne surtout pas tenter de récupérer tout objet que nous laisserions tomber par mégarde dans la pente. Le single s’aplanit, signe de l’approche de St Nizier. 300m de dénivelé viennent d’être avalés en seulement 2 km. Les jambes picotent un peu… Les premières habitations de St Nizier sont en vues. Km 31, la route du village est devant moi, quelques mètre et j’aperçois aussitôt ma femme, ma fille et ma belle-mère venu me soutenir. Que cela fait du bien. Un petit bout de route et me voici au ravitaillement de St Nizier avec 1h00 d’avance sur l’année dernière. Avec mon gros coup de moins bien avant l’attaque du Pas du Curé, je prends mon temps. La partie la plus dure est à venir. L’ascension du Moucherotte et ses 700m de dénivelé avec une pente variant de 20 à 50%. Je fais le plein d’eau, quelques tranches de saucisson le tout assis sur un banc.

 

 

 

Comme l’on dit, toutes les bonnes choses ont une fin et c’est le moment de repartir. Je remplace mon coupe-vent qui ne suffit plus à me protégé de la pluie par ma veste imperméable et reprend ma route. Le parcours débute par une petite montée tout en herbe sous le petit téléski de St Niz. Mes deux petites femmes ont fait un petit crochet avant d’aller se mettre au chaud et m’encourage une dernière fois lorsque j’arrive sur le petit bout de route m’amenant au GR du Moucherotte. L’ascension commence doucement par une piste forestière puis au km 32,3 c’est un virage à gauche qui me ramène à la réalité. Le Moucherotte ça grimpe grave !!! Je passe à proximité du haut du tremplin des JO de 1968 puis continue sur un single bien typé montagne en sous-bois avec des racines entremêlées et saillantes ne demandant qu’à nous faire tomber et formant à quelques endroits de grosses marches dignes de celles rencontrées dans les tribunes de stade. La vigilance est de mise.

 

 

 

 

 

Km 34,5, c’est l’enfer. Mes cuisses brûlent. J'ai l'impression de mettre trompé de chemin tellement le chemin est improbable. Le single n’est fait que de rochers que je gravis voir même escalade par endroit. Je suis à ce moment la dans la partie la plus raide du parcours avec une pente moyenne à 45%. En approchant du sommet, le vent est de plus en plus omniprésent et il ne fait vraiment pas chaud. Le sommet est atteint. 6h07 de course pour 35,5km. Deux bénévoles pleine de courage emmitouflées dans de bonnes grosses vestes nous pointes et je me jette dans la pente… Un ravitaillement m’attend à 2km.

 

 

 

Après quelques mètres dans un pierrier, je retombe sur une piste bien roulante où je rejoins une concurrente. Quelques mots échangés nous permettent d’arrivée au ravitaillement km 37,2 sans trop penser aux jambes qui commencent à fatiguer. J’avale quelques cacahuètes et un verre de coca puis décide de repartir. Le bénévole n’a pas le temps de finir sa phrase pour me dire de faire attention car ça glisse que me voici déjà sur les fesses et le coude « éclaté » sur un rocher… Ca réveille !!! Rien de bien méchant, je me relève et c’est reparti. Un single fort sympathique et créé juste pour nous à en juger les traces de coups de pelles m’amène km 39 sur une falaise surplombant Lans en Vercors qui parait alors si prêt et si loin à la fois… La vue est vraiment imprenable d’ici.

 

 

 

La descente qui suit est technique et rendue glissante par la terre laissée sur les rochers par les coureurs précédents. Je ne peux pas accélérer et le temps passe vite. Déjà 6h45 de course. Mon « rêve » des 7h00 pour boucler ce Maratrail est alors loin derrière moi L. Km 39,2, Je retombe sur le tracé de l’année dernière. Les 2 km précédents ayant été improvisés pour répondre aux attentes de certains coureurs ayant trouvé la piste forestière trop roulante et caillouteuse. La descente des Jeux m’amène au dernier ravitaillement de la course km 41,9 où une boîte contenant les FAMEUSES FRAISES TAGADA me tend les bras (ce ravitaillement à marqué les esprits de nombreux coureur des éditions précédentes pour ces fraises) et où surtout mes deux petites femmes sont à nouveau présente pour m’encourager et me remotivé. 7h13 de course… Ca cogite grave dans ma tête. Moi qui voulais améliorer mon temps de l’an passé. J’ai de plus en plus l’impression que je vais mettre le même temps et cela me fait mal au cœur. Je jette mes dernières forces dans la bataille pour attaquer la dernière montée du parcours sur environ 2,5km et arrivé sur le haut des pistes de ski de Lans. Là, tout prêt, devant moi, LANS !!!! Il ne me reste plus qu’à dévaler cette piste de ski rendue glissante par le passage des autres coureurs et la pluie. C’est dur pour les cuisses. La pente et les chocs répétés mettent les cuisses a rude épreuve à tel point qu'il est impossible de se lâcher. Ca y est. Les 250m de dénivelé dévalé, la route du village est sous mes pieds. Un virage à gauche, ligne droite sur 500m, virage à droite, accélération sur 400m avec accroche de la main de ma p’tite puce à quelques mettre de l’arche et c’est l’arrivée.

 

7h47, une petite dizaine de minutes de moins que l’année dernière. J’aurais espéré mieux mes une petite réflexion sur le fait que le dimanche d’avant j’étais sur le 40km de Trail des Gorges de l’Ardèche me font relativiser les choses en me disant que tout effort à un prix et que là, je le paie J      

 

Je me rend au ravitaillement d’arrivée pour déguster un bon morceau de bleu de Sassenage accompagné d’une petite bière offerte puis, d’une démarche proche des acteurs de la Marche de l’Empereur, je me rend à la voiture direction St Nizier où un bonne douche bien chaude ne sera pas un luxe.

 

 

Le bilan : Toujours autant de plaisir à parcourir le Vercors en courant et comme dit l’autre : « I be Back !!! » 

 

 

Cliquez ici: Photos 

 

Résultats: Olivier:  84/99 (108 avec les abandons :-) ) en 07:48:08



06/06/2012
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 23 autres membres