Oliver Trail - A chacun son Everest !

Ultratrail du Vercors - 83km - 3750m D+ - Samedi 10 septembre 2011

MON ULTRATRAIL DU VERCORS – 10 septembre 2011 - 1ère édition
Vendredi 9 septembre, 18h30, j’arrive à Lans en Vercors sous un soleil radieux. 200 personnes sont déjà présentes au retrait des dossards. Je me dirige donc vers la pancarte « solo » où l’on me remet une enveloppe contenant mon dossard, un T-shirt technique Raidlight rouge laissant apparaitre dans le dos le logos de l’UTV en lettres noires et or ainsi qu’une éco-tasse marqué du même logo. Je m’avance sur le petit carré de pelouse où je remarque la présence d’un petit stand sur lequel on aperçoit quelques photos ainsi qu’un livre mit en évidence sur un présentoir. Derrière ce stand, Dawa Sherpa en personne. Je m’avance quand une voie m’interpelle. C’est Franck et Flavia sa femme, tous deux coéquipier du Team Raidlight dont nous faisons parti. Juste le temps de discuter un peut avant que le speaker nous annonce le début du briefing de course. Pour commencer, c’est la petite minute « people » avec la présentation des « célébrités » présentent. Vincent Vittoz, skieur de fond au palmarès impressionnant dans un premier temps, puis c’est au tour de Dawa. Vient ensuite les explications sur les différents marquages du tracé de la course, qui nous donne tout de suite le ton pour demain avec l’annonce de la mise en place de balise réfléchissante, pour le début, et la fin du parcours. L’arrivée de nuit pour beaucoup de coureur semble donc inévitable… Un petit apéro a été organisé avec jus d’orange, coca, chips et différents biscuits. Après avoir honoré ce petit apéro, je prends la direction de St Nizier du Moucherotte, chez mes beaux-parents où une fois un petit plat de pate avalé, je prépare mes affaires pour le lendemain et un délicieux Gatosport pour mon petit-déjeuner. 21h30, il est temps d’aller se coucher car le réveil demain matin risque d’être difficile.

Samedi 10 septembre, le grand jour. 4h00, le réveille sonne. Réveil facile malgré l’heure. Direction la salle de bain pour une petite douche, un tiers de Gatosport avalé avec un peu d’eau et Stéphanie, ma petite femme et moi prenons la route pour Lans en Vercors. Il est 5h15 lorsque les coureurs sont invités à pénétrer dans le sas derrière l’arche de départ. Je me sens bien, sans aucun signe de fatigue. 5h20, Franck arrive suivi de Momo qui a prit la route depuis Mions ce matin. 5h30, frontale sur la tête, le départ est donné. Momo prend un bon départ et disparaît assez rapidement dans la première moitié du peloton. Franck part bien, accompagné de Flavia qui a décidé de l’accompagner, en off, sur la première moitié du parcours. Après un petit kilomètre relativement plat, nous attaquons la montée du Moucherotte dans l’obscurité de ce début de journée. Malgré une monté relativement raide pour le départ mes jambes déroule bien et les 850m d’ascension sont avalés sans difficultés. Un peu avant d’atteindre le sommet du Moucherotte, le long de la piste forestière, le jour se lève laissant apparaitre le Val de Lans, caché sous une couverture de nuage. Nous distinguons au loin un long serpent de lumière formé par les lampes frontales des premiers coureur qui ont déjà attaqué la descente vers St Nizier du Moucherotte. Le soleil ne va pas tarder à se lever. Le spectacle que nous offre dame nature est de toute beauté. Passage obligé à la table d’orientation du sommet, où je me souviendrai avec le recul ne même pas avoir prit le temps de jeter un œil sur Grenoble à ma droite et la Molière à gauche, trop concentré sur le tracé. S’en suit la descente sur St Nizier. La descente se passe sans encombre malgré quelques passages techniques rendus glissant par l’humidité de la nuit. Le sol est mou et très agréable à courir. Il est 7h30 qu’en j’arrive au centre du village. 2 minutes de pause, le temps d’enlever mon coupe-vent et d’avaler un verre d’eau et je repars direction Rochetière. Une petite demi-heure plus tard je passe au niveau du point de contrôle où ma chère et tendre oriente les coureur depuis 6h30. La descente vers Engins se poursuit quand d’une tape amicale dans le dos, un coureur me salue et me double tout en me souhaitant une bonne course. J’ai juste le temps de réaliser qu’il s’agit de Dawa Sherpa parti à 6h30 de Lans (il effectue la course en duo avec Ludo Pommeret d’où un départ décalé d’une heure), qu’il disparaît dans la pente en sous bois. Il ne lui aura fallu que 1h30 pour parcourir ce que j’aurai parcouru en 2h30… Je passe le barrage d’Engins puis remonte vers le centre du village où le premier gros ravitaillement nous attend. Il est 8h20. Je décide de ne pas perdre trop de temps. Je bois donc un verre de boisson énergétique, j’avale quelques morceaux de fromage et me voila reparti. La monté vers le plateau du Sornin se révèle plus dur que dans mes souvenir, et les muscles des jambes me rappelle à l’ordre. Je ralentis un peu l’allure et les forces me reviennent. Arrivé sur le plateau du Sornin, le tracé relativement plat devrait me permettre de courir tranquillement, mais c’est sans compter sur les lapias glissantes à souhait qui rendent toute tentative de course vouée à l’échec sous peine de se retrouver étalé par terre au milieu des roches. J’atteins le sommet de la Molière à 10h50 où un ravitaillement léger nous attend. Un verre d’eau avalé et je repars direction Autrans. Stéphanie m’appelle pour savoir où j’en suis, je lui annonce mon arrivé à Autrans vers 11h30, loin de m’imaginé que la descente s’avèrera interminable. Aucun passage technique, juste un sentier roulant en lacet qui me donne l’impression de ne pas descendre malgré une pente certaine. J’apercevrai enfin les tremplins de saut à ski à 12h15. Après une boucle dans le centre d’Autrans, me voici au pied du tremplin. Il est alors 12h30 et c’est alors que je prends conscience qu’il ne me reste plus qu’une heure pour atteindre Méaudre et sa barrière horaire fatidique de 13h30. La pression monte d’un cran… Je décide alors de tenter le tout pour le tout. Je me reposerai une fois Méaudre atteint et la barrière horaire passée. J’attaque la montée du tremplin à un bon rythme me menant ainsi dans le bois du Claret. Un chemin bien souple permet alors de dérouler la foulée. A la sortie du bois, le village de Méaudre se dessine à l’horizon dans la vallée. Je croise alors un coureur rencontré la première fois sur le plateau du Sornin. Nous discutons tout en ayant conscience mutuellement que le passage à Méaudre pour 13h30 risque d’être fatidique. Nous nous motivons et à 13h30 nous passons le panneau Méaudre où ma chérie et mon beau-frère m’attende. Nous nous dirigeons vers le centre du village où nous arrivons au ravitaillement et de ce fait au contrôle où l’on nous apprend que la barrière horaire a été décalée à 14h00. La pression retombe. Tout reste possible. 47km ont déjà été parcourus, mais tout à l’air d’aller… pour le moment. Flavia est aussi présente après avoir laissé Franck continué sa course en solitaire. Cela fait déjà une heure que ce dernier à quitté Méaudre en direction de Corrençon. Stéphanie et Flavia sont aux petits soins, elles me remplissent mes gourdes pendant que j’essaie de reprendre des force en avalant un bol de soupe aux vermicelles. Stéphanie ayant mon sac dans la voiture, j’en profite pour changer chaussettes et chaussures puis je décide de prendre un deuxième bol de soupe. C’est à ce moment là où des signes de faiblesses, qui me mèneront à l’abandon un peut plus tard, se font ressentir avec des nausées. La barrière horaire à Corrençon est à 18h00, Il me reste donc 4 heures pour parcourir 15km… Je sers les dents encouragé par Stéph et Flavia qui m’accompagneront sur un kilomètre. Les nausées semblent avoir disparues et tant mieux car me voici face à la fameuse montée des pistes de ski, droit dans la pente. J’attaque donc l’ascension. A peine la pente attaquée qu’un coureur me croise en secouant la tête « c’est finit pour moi… je n’en peut plus » m’annonce-t-il en redescendant vers le village. Je continue à montée quand je croise Isaam, repartit un peu avant moi du ravitaillement. Ce dernier est assis dans l’herbe à l’ombre des arbres bordant la piste. Il se relève et nous voilà uni dans la douleur pour finir cette terrible monté. Après 2 arrêts et 1h00 de brûles intenses dans les cuisses, nous arriverons enfin au sommet. Nous continuons en marchant, et une dizaine de minutes plus tard, voici le refuge des Narces. Le tracé est alors descendant sur une large piste forestière. Malgré ce tracé idéal pour reprendre une course progressive, il nous semble impossible de relancer. Les brûlures dues à l’acide lactique produit lors de la montée ne semble pas vouloir partir et semble même redoubler d’intensité. J’essaye donc de m’hydrater mais chaque gorgée me provoque des nausées. Si je bois, sa ne va pas, mais si je ne bois pas, finir est impossible… La fin est proche. Issam sert les dents et semble avoir encore quelques ressources. Je lui souhaite bonne chance puis il tente de repartir d’un trot léger. 
Il est alors 15h50 quand je décide d’arrêter. Je ne peux plus m’hydrater, chaque gorgée d’eau est un calvaire. J’appelle donc Stéphanie, lui indiquant que je suis à l’entrée des gorges de la Bourne. Elle viendra donc me récupérer 15 minutes plus tard. A son arrivée, accompagnée de Flavia et de Clara, ma petite puce, j’apprendrais que Franck est passé vers 15h50 à Corrençon et Momo environ 20 minutes avant, soit vers 15h30. Pour ma part, j’aurai à ce moment là parcouru environ 58km et 2600m de dénivelé positif. Déçu mais quand même content d’avoir tenu sous cette chaleur écrasante. 
De retour sur Lans, j’apprendrai en consultant le tableau des résultats que Momo a également craqué. J’apprendrai plus tard qu’il a été victime d’une terrible douleur au niveau des reins, le clouant littéralement sur place et de ce fait, le poussant à l’abandon quasiment en même temps que moi, à une quinzaine de kilomètre d’écart. Ne reste alors à ce moment là que Franck en course, qui je l’espère, finira sa course sans problème et avec le « smile ». Après quelques calculs rapides, nous estimons l’arrivée de Franck aux environs de 19h15. Dawa Sherpa a remis son stand et ne laisse paraitre aucun signe de fatigue. Je décide d’aller lui prendre son livre qu’il me dédicacera avec un réel plaisir puis nous discuterons ensemble de notre course. La sienne s’est bien passée avec un temps de 4h30 pour parcourir les 47km séparant Lans en Vercors de Méaudre (il ne m’aura fallu que 3h30 de plus ) et la dernière partie du parcours aura été bouclé en moins de 4h par Ludovic Pommeret. Il me confiera avoir vraiment aimé le parcours et le paysage offert par le Vercors. 
A 18h30, Stéph et moi décidons d’aller prendre notre repas (salade d’haricots vert / émincé de dinde / crozet / Bleu du Vercors / tarte aux pommes). Quel réconfort !!! Nous sortons de la tente « réfectoire » et retournons sur la ligne d’arrivée. Flavia nous y rejoint et c’est à 20h15 que Franck passera la ligne d’arrivée en tant que Finisher de cette première édition de l’Ultratrail du Vercors.

C’est aujourd’hui, dimanche 11 septembre où je constate l’ « hécatombe » en consultant les résultats. 50% d’abandons sur le 83km et ses 3750m D+ qui se révèlera en fait un 88km avec plus de 4000m D+.

 


UTV2011-Nico35 par

 

Résultats:

 

Olivier: Abandon

Momo: Abandon

 

Photos: https://www.facebook.com/media/set/?set=a.122855444481895.16038.100002723198284&l=85c2a38ee7&type=1

 



05/10/2011
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