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PUBALGIE OU HERNIE INGUINALE ?

PUBALGIE OU HERNIE INGUINALE ?

2 affections, mais certains symptômes en communs. Pour avoir été « victime » d’une double hernie inguinale et tout fraîchement opéré (opéré le 19.03.14) je souhaite partager mon expérience afin d’aider les personnes connaissant ce type de désagrément. Dans un premier temps, vous découvrirez les deux affections en détail et pour conclure j’essayerai de mon mieux d’expliquer mon parcours et les points communs pouvant souvent induire en erreur.

L’HERNIE INGUINALE 

 

La hernie inguinale peut s'observer à tout âge, y compris chez le nouveau-né. D'origine congénitale ou acquise, le risque d'engouement ou d'étranglement herniaire et les troubles digestifs qui en découlent impliquent souvent le recours à la chirurgie. Revenons sur les conditions de sa formation, ses symptômes, ses traitements et les meilleurs moyens de prévention.

Qu'est-ce qu'une hernie inguinale ?

La hernie inguinale correspond au passage de viscères abdominaux, le plus souvent l'intestin grêle, au travers du canal inguinal pour apparaître au niveau de l'aine.

Chez le nourrisson, c'est la persistance du canal péritonéo-vaginal après la naissance qui est à l'origine de la hernie inguinale. Elle est reconnaissable par l'apparition au pli de l'aine d'une petite masse grossissant lorsque l'enfant pousse, tousse ou pleure.

Chez l'adulte, se trouve de chaque côté de la partie basse de la paroi abdominale, un canal de petit calibre appelé canal inguinal. Chez l'homme, il laisse passer le cordon spermatique et chez la femme le ligament rond qui sert à maintenir l'utérus. Ce conduit, dont le trajet est habituellement en chicane, est entouré de muscles de la paroi abdominale (grand et petit oblique, muscle transverse). Dans certaines circonstances, en particulier lors d'efforts de toux, de poussées abdominales (constipation) ou de port d'objets lourds, les muscles peuvent se distendre et augmenter le diamètre du canal inguinal qui peut alors laisser passer des éléments du tube digestif. Ils apparaissent sous la forme d'une masse ronde au niveau de l'aine. La grosseur, au début de taille modérée, à tendance à augmenter de volume avec pour risques majeurs, l'étranglement et l'occlusion intestinale.

La fréquence de la hernie inguinale est-elle élevée ?

Chez l'enfant, on compte 8 garçons concernés pour une fille. En France, ce sont environ 200 000 adultes qui sont opérés chaque année !

La hernie inguinale concerne davantage l'homme. Chez la femme c'est plutôt sous la forme crurale que la hernie s'exprime. Après intervention chirurgicale, le taux de récidive est inférieur à 2 % chez l'adulte.

Le risque d'étranglement herniaire dans la première année de vie est estimé à 30 % et le taux de récidive chez le nourrisson est de 0,5 à 1 % plus élevé en cas de prématurité ou de hernie compliquée.

Quels sont les symptômes d'une hernie inguinale ?

Initialement présente sous la forme d'une petite masse indolore au creux de l'aine, la hernie peut se compliquer et entraîner des troubles digestifs beaucoup plus graves nécessitant une intervention en urgence.

Dans la forme non compliquée, c'est l'apparition d'une grosseur indolore au pli de l'aine qui donne l'alerte. Elle à tendance à augmenter de volume à l'effort. Il existe alors une augmentation de la pression de l'abdomen appuyant sur le viscère qui est passé dans le canal inguinal. Ce peut-être une portion d'intestin grêle, de colon ou même de vessie.

Cette hernie peut se compliquer de différentes façons. L'augmentation de la masse inguinale peut prendre des proportions spectaculaires, jusqu'à plus de 10 centimètres de diamètre. Apparaissent alors une difficulté à la marche du côté concerné, une sensation de tiraillement du bas-ventre et des troubles digestifs avec une constipation.

Si la douleur progresse ainsi que les troubles du transit (blocage du transit et nausées), il s'agit d'un engouement herniaire, stade précédent l'étranglement de la hernie avec une douleur abdominale importante, l'arrêt total des gaz intestinaux et des matières fécales, aboutissant à une occlusion intestinale. A ce stade, les organes concernés restent bloqués dans le sac herniaire, la circulation sanguine devient insuffisante et la nécrose avec un risque de péritonite s'installe. C'est une urgence chirurgicale. Si une partie de la vessie est contenue dans la hernie, il y a en outre une envie fréquente d'uriner (pollakiurie), une pesanteur sus-pubienne et parfois du sang dans les urines (hématurie).

Quels sont les facteurs de risque d'une hernie inguinale ?

Ce sont les hommes qui sont les plus touchés par le problème de hernie inguinale.

Les facteurs favorisant l'augmentation du calibre du canal inguinal sont nombreux.

Les travailleurs de force sont exposés à la hernie inguinale car les efforts fréquents fragilisent la paroi abdominale par le biais de poussées répétées.

La surcharge pondérale implique une pression supplémentaire sur les viscères abdominaux avec pour risque la hernie inguinale.

Une constipation opiniâtre avec effort à la défécation, une toux rebelle chez un insuffisant respiratoire, des troubles prostatiques avec des difficultés pour uriner, sont d'autres facteurs favorisant l'apparition ou l'aggravation d'une hernie inguinale.

Comment se fait le diagnostic ?

L'examen clinique à lui seul permet de porter le diagnostic de hernie inguinale

  • Qui consulter ? Que ce soit chez le nourrisson ou l'adulte, l'apparition d'une masse inguinale implique dans un premier temps une consultation chez le généraliste. Dans un deuxième temps, l'orientation chez le chirurgien digestif peut être nécessaire.
  • En quoi consiste le bilan ? Dans la forme non compliquée, l'examen du patient présentant une hernie inguinale est simple. Il consiste à examiner le calibre du canal inguinal, en position debout, puis couchée. Avec un doigt, le médecin recherche l'orifice externe du canal inguinal. Au toucher, il palpe une masse indolore qui pousse sur le doigt lors d'un effort de toux. Elle est dite réductible si l'examinateur arrive à remonter le viscère concerné en zone intra-abdominale.

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On parle de hernie interstitielle si elle se trouve encore dans le canal inguinal, de hernie funiculaire lorsqu'elle suit le cordon spermatique et inguino-scrotale lorsqu'elle déplisse la peau (scrotum) des bourses testiculaires.

Dans sa forme compliquée, les signes cliniques sont plus explosifs avec une douleur abdominale aiguë gênant l'examen. L'abdomen est tendu, la hernie inguinale devient irréductible au toucher. C'est une urgence chirurgicale !

Peut-on prévenir une hernie inguinale ?

La prévention de la hernie inguinale repose sur l'action vis-à-vis des facteurs favorisant son apparition : toux, constipation, efforts répétés.

Dès les premiers signes d'apparition d'une hernie inguinale, une ceinture de contention peut-être proposée. Elle a pour but de maintenir le sac herniaire en zone abdominale et représente souvent une solution intermédiaire avant l'intervention chirurgicale.

Il faut aussi agir les facteurs favorisant la poussée intra-abdominale, comme la constipation : consommer quotidiennement, environ 25 à 35 g de fibres alimentaires sous la forme de légumineuses, de céréales complètes, de fruits et de légumes, sans oublier une hydratation suffisante (1 litre ½ d'eau par jour). Voir le médecin du travail en vue d'un éventuel changement de poste en cas de port répété de lourdes charges. Traiter toute pathologie à l'origine d'une toux répétitive (asthme, insuffisance respiratoire, reflux gastro-œsophagiengoitre, etc.)

Quels sont les principaux traitements d'une hernie inguinale ?

Dans la forme simple, une simple surveillance suffit. Dans la forme compliquée c'est le traitement chirurgical qui prime.

Plusieurs techniques chirurgicales ou par laparoscopie sont proposées sous anesthésie locale ou générale. Le taux de récidive, quelle que soit la technique est inférieur à 2 %.

La plus classique est appelée la technique de Shouldice. Elle consiste réduire le sac herniaire et à restaurer l'aspect de trajet en chicane du canal inguinal, en agissant sur les muscles qui l'entourent. La pose d'une plaque herniaire (photo ci dessous) de nature synthétique, permet d'obturer l'orifice défectueux.

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Le choix de la technique dépend de la nature de la hernie, de l'âge du patient et de son état général. Les complications post-opératoires sont rares (hématome post-chirurgical dans l'aine ou les bourses, phlébite du codon spermatique, exceptionnelle infection profonde de la plaque nécessitant une nouvelle intervention). En général la reprise d'une activité physique est possible après 4 semaines.

 

LA PUBALGIE

 

Qu’est-ce qu’une pubalgie ?

 

La pubalgie est en fait un ensemble de troubles concernant tout un carrefour : le pubis, les tendons voisins, et les membranes reliant les muscles abdominaux au bassin. C’est le résultat d’un déséquilibre local entre des muscles trop puissants et raides, et des zones fragiles. Il est fréquent au cours de certains sports comme le foot ou le tennis.

 

Comment cela se présente ?

 

Le début classique est une tendinite

La tendinite des adducteurs, muscles rapprochant la cuisse vers l’intérieur est la plus fréquente : la douleur est ressentie lors des tacles en foot, lors du passage des haies, au cours des accélérations ou des sauts.

Elle peut concerner les grands droits, muscles abdominaux au-dessus du pubis : on la ressent tout le temps, à la marche, en se redressant dans le lit...

Les formes moins courantes :

La pubalgie elle-même : c’est une douleur sur l’articulation du pubis, gênant la marche.

Les douleurs au-dessus de l’aine, là où se trouvent les membranes qui attachent les muscles abdominaux obliques : les poussées douloureuses à ce niveau sont banales, mais là, elles sont intenses et durent plusieurs jours. Le médecin vérifiera s’il n’y a pas de hernie inguinale .

Progressivement, les douleurs vont devenir plus importantes et pour des efforts moindres.

 

Le bilan du médecin

 

L’examen clinique :

Devant une douleur de cette région, si vous faites un sport où la pubalgie est fréquente (foot, athlétisme, danse jazz...), il effectue un bilan local, le plus précis possible, pour faire la chasse à tous les déséquilibres :

Certains muscles sont souvent trop raides et surentraînés : ce sont les adducteurs sur la face interne de la cuisse, les grands droits sur le devant de l’abdomen (les tablettes de chocolat), et le quadriceps, sur le devant de la cuisse.

Certaines zones sont trop faibles : au-dessus de l’aine, les membranes forment une voussure par distension progressive.

Des déséquilibres du bassin, avec une jambe plus longue que l’autre peuvent être retrouvés, ainsi qu’une cambrure lombaire trop importante.

Les radiographies :

Elles montrent des signes d’arthrite pubienne dans les formes évoluées, et des calcifications sur les insertions tendineuses.

 

MON EXPERIENCE PERSONNELLE - CONCLUSION

 

Fin janvier 2014, au fur et à mesure de mes sorties trail et course nature (4 sorties / semaine), une légère douleur commence à apparaitre au niveau de l’aine côté droit pendant la course. Une fois l’activité stoppée, la douleur disparaît aussitôt. Dans un premier temps celle-ci apparait en fin de sortie après 45 minutes d’effort puis au fil du temps la douleur se déclenche de plus en plus rapidement voir même dès les premières foulées. Je ressens également une gène lorsque je me baisse comme pour faire mes lacets par exemple. Une sensation d’écrasement dans le bas du ventre. Il m’arrive aussi de ressentir une gène semblable à la douleur qui survient lorsque l’on reçoit un coup aux testicules (après quelques recherches, ceci s’explique par le fait que le canal spermatique passe au niveau de l’orifice herniaire qui est dans ce cas comprimé par l’intestin).  

Après un repos de 3 ou 4 jours, nouvel essai… pas d’amélioration. J’ai donc pris rendez-vous chez mon médecin.

 

Premier diagnostic, pubalgie, pour un coureur régulier forçant un peu à l’entrainement et une douleur à l’aine, la palette est assez restreinte. Il m’est donc conseillé de stopper la course une bonne quinzaine de jours. J’exécute. Deux semaines plus tard, je rechausse les baskets, 15 minutes plus tard la douleur est toujours là et toujours aussi « intense ». La douleur liée à une pubalgie aurait disparue ou tout du moins grandement diminuée. Retour chez le doc.

Lors de cette consultation, ce dernier constate la présence de deux petites bosses souples au niveau de l’aine de 2 ou 3 centimètres dont la présence est d’autant plus évidente en position debout. Il me prescrit donc une échographie de la paroi abdominale basse. L’échographie bien qu’elle ne soit pas évidente, confirmera la présence d’une petite hernie inguinale côté gauche (côté opposé à ma douleur). Je suis donc envoyé à la clinique par mon doc pour consulter un chirurgien spécialisé en chirurgie viscérale. L’examen par palpation bien plus adéquate pour ce type de recherche révèlera la présence de 2 hernies (une de chaque côté) et en prime une hernie ombilicale J

 

Pour résumer en dehors de la douleur à l’aine lors de la course, une hernie inguinale présente les symptômes suivants qui ne se retrouvent pas sur une pubalgie :

 

  • Tuméfaction au niveau de l’aine souple au touché pouvant être résorbée à la pression
  • différentes hernies.jpg
  • Sensation de gène ou douleur testiculaire
  • Gène lorsque l’on se penche ou s’accroupit


25/03/2014
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